LE MEGAPTERE

MEGAPTERA NOVAENGLIAE

Le MEGAPTERE doit sa renommée à ses extraordinaires acrobaties, à ses nageoires pectorales caractéristiques et à ses chants d'amour les plus prolongés et les plus complexes du monde animal.

COMPORTEMENT:

Le MEGAPTERE saute souvent et mieux que les autres espèces. Il bondit, agite ses longues nageoires pectorales, frappe l'eau avec sa queue. Il sort souvent sa tête pour espionner les environs. Le MEGAPTERE nage lentement. Il peut se montrer très curieux avec les embarcations. La taille du groupe varie de 1 à 15 individus (plus sur les zones d'alimentation et de reproduction).

AIRES DE REPARTITION :

On trouve le MEGAPTERE dans tous les océans, des pôles aux tropiques. Il passe l'été sur les aires d'alimentation en eaux froides et l'hiver dans les eaux chaudes des zones de reproduction, migrant par la haute mer sur des milliers de kilomètres. Il passe une grande partie de l'année dans les eaux proches du continent ou des iles, pour s'alimenter et se reproduire sur les hauts-fonds. Migrant aux Antilles, les populations de l'Atlantique Nord nous intéressent particulièrement.

SAUTS :

Le MEGAPTERE peut bondir entièrement hors de l'eau ou simplement la moitié du corps; il retombe le plus souvent sur le dos. On a observé des MEGAPTERES sauter hors de l'eau jusqu'à 200 fois en une seule séance, sur les sites d'alimentation ou de reproduction. L'exploit n'est pas mince lorsque l'on connaît le poids d'une jubarte ! S'agit-il d'un comportement de parade nuptiale, d'un moyen de communication, d'une technique pour rassembler les poissons ou déloger les parasites, d'une démonstration de force ou d'un défi, ou encore tout simplement d'un jeu? En fait, le saut remplit probablement plusieurs de ces fonctions.

POPULATION : 12000-15000

Plus de 100000 MEGAPTERES ont été exterminés par les chasseurs de baleines, et, si certaines populations semblent se reconstituer, la population globale actuelle est en nette régression par rapport aux effectifs anciens.

STATUT : Rare

ALIMENTATION :

Le MEGAPTERE a acquis les techniques d'alimentation les plus variées et les plus spectaculaires. Il se précipite sur les bancs de poissons (hareng, anchois, capelan) ou de krill, qu'il engouffre en grandes quantités. Il peut aussi les assommer d'un coup de queue ou de nageroire pectorale. Mais sa technique la plus impressionnante est celle du "filet de bulles" : Plusieurs animaux nagent en spirale sous un banc de poissons en soufflant de l'aire par les évents pour former un mur de bulles atteignant 45 m. de diamètre, qui encercle les proies. Bouche béante, les animaux remontent au centre du cercle et émergent, engouffrant 1 tonne d'eau et de nourriture. Puis elles relèvent la langue vers le palais et éjectent l'eau inutile à travers leurs fanons.

CRITERES D'IDENTIFICATION :

Le MEGAPTERE ou JUBARTE, grâce à sa morphologie caractéristique et à ses "moeurs folâtres" (cf Melville/Moby Dick), est facilement identifiable. De loin, on le reconnaît à sa nageoire caudale très particulière, de près, à sa tête bossuée et ses longues nageoires pectorales.

Le souffle est très visible et caractéristique, buissonnant à 3 mètres de haut et en général large, proportionnel à la hauteur.

Lorsque l'animal dresse la queue hors de l'eau, le bord de fuite crénelé et les tâches noires et blanches du dessous sont caractéristiques.

 

7700 MEGAPTERES AUX ANTILLES

Une équipe internationale menée par un danois Per J. Palsboll a réussi à partir de 3060 échantillons de peau récoltés entre 1988 et 1995, à relever les empreintes génétiques de 2368 baleines à bosses MEGAPTERA NOVAENGLIAE de l'Atlantique Nord. La combinaison de six microsatellites, des séquences d'ADN hautement variables, permet à coup sûr d'identifier les individus. Les chercheurs ont ainsi pu estimer statistiquement la population totale de l'Atlantique Nord à environ 7700 MEGAPTERES. Ils ont également montré que toutes ces baleines se retrouvent l'hiver aux Antilles, pour se reproduire. L'été, elles vont par petits groupes familiaux se gorger de plancton dans les eaux froides de l'Arctique. Des individus, identifiés à trois reprises, ont ainsi parcouru plus de 10000 kilomètres.

 

LES CHANTS DE LA JUBARTE

La BALEINE A BOSSE chante à merveille. Ses appels sont tour à tour ceux de la vache qui meugle, du ténor sur la scène d'opéra ou de l'oiseau qui gazouille. Lorsque l'océan est calme, on entend une partie des sons à la surface. Les anciens marins écoutaient la mélopée à travers la coque de leur navire, et croyaient aux sirènes...Dans l'eau même, c'est une magie, on est envahi par les notes. On vibre comme la mer ambiante. L'émission atteint une puissance incroyable. Les chanteurs, uniquement des mâles adultes, se tiennent à 20-30 mètres de profondeur, la tête en bas, le corps incliné à 45 degrés. Ils vocalisent pendant dix à quinze minutes, parfois une demi-heure avant de remonter respirer. Les appels se composent de sons stéréotypés qui forment des "phrases", lesquelles, parfois longuement répétées, constituent des "thèmes"; un chant moyen d'une douzaine de minutes en comprend de trois à cinq. Les baleines des troupeaux différents n'ont pas les mêmes chants. Il semble qu'au retour de migration, les mâles commencent par chanter les thèmes qui étaient "à la mode" à la fin de la saison de reproduction précedente. Puis il introduisent des variantes...

 

Baleine à bosse

 

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